Diane Jüllich nous partage les photo de sa rencontre avec Yann Quenet à Bord de Baluchon.
Diane Jüllich navigue depuis 3 ans à bord de Nautigirl un bateau de 28 pieds ( 8,5 m), vous pouvez la suivre sur sa page Facebook , la suivre sur Youtube et lire son premier livre: " Il était un petit navire". Découvrez l'une de ses vidéos qui présente son parcours nautique:
Interview d'Olivier de Kersauson élogieux et admiratif de l'ingéniosité de Yann Quenet et de son aventure tour du mondiste à bord de Baluchon : " ... Bateau d'une intelligence extraordinaire... Naviguer c'est inventer ...Une formidable intelligence du métier de marin..."
Retrouvez l'interview d'Olivier de Kersauzon en cliquant sur l'image
À bord de Baluchon, un voilier de 4 mètres qu’il a construit lui-même,
Yann Quenet vogue sur les océans au gré du vent. Après avoir traversé
l’Atlantique, le navigateur poursuit son tour du monde dans le
Pacifique. Rencontre avec Thomas Chabrol.
Sur son voilier de 4 mètres, Yann Quenet n’est plus à un exploit près
puisqu’il vient d’arriver à Tahiti. Parti de sa Bretagne natale à bord
de Baluchon, son micro scow construit au fond de son hangar, notre
trublion avait déjà défié l’entendement en rejoignant les Antilles puis
les îles Marquises après un rocambolesque passage de Panama. Yann Quenet
vient juste d’arriver à Tahiti d’où il nous envoie son carnet de bord.
Il est décidément phénoménal, notre ami globe-galopeur.
En fait cette toute petite navigation de 780 milles (environ 1500 bornes pour les terriens) n'a pas posé de difficultés à part un passage particulier que je vais essayer d'exposer ici. On me pose souvent la question pour savoir ce que j'utilise comme moyen
de navigation, cette question m'a toujours parue bizarre et de second
plan vu que pour traverser un océan il suffit juste de se rendre d'un
point A à un point B avec seulement de l'eau de mer entre les deux, de
mon point de vue, savoir précisément sa position au beau milieu de nul
part ne présente pas beaucoup d'intérêts (en fait j'ai toujours aimé
cette sensation que procure le large d'être situé quelque part sans
savoir précisément où, une sorte de flou artistique qu'on ne peut
évidemment pas se permettre en navigation côtière).
Par pure paresse intellectuelle, je privilégie toujours les solutions
les plus simples pour résoudre les problèmes auquel je suis confronté,
ce n'est pas neuf comme idée c'est en gros le principe du "rasoir d'Ockam" un truc philosophique qui ne date pas d'hier, c'est un peu avec
cet esprit que j'ai construit et que j'essaye de faire naviguer mon
bateau.
Ce principe du rasoir d'Ockam qui en gros se résume à
pourquoi faire compliqué quant on peut faire simple s'oppose carrément à
la tendance actuelle qui préconise totalement l'inverse.
Bref pour
me positionner en mer j'utilise le GPS de mon téléphone et une appli
gratuite avec la cartographie incluse (open cpn) , c'est à mon sens
beaucoup plus simple et beaucoup plus économique que d'avoir un traceur
GPS ou de de se servir d'un sextant qui implique d'avoir aussi une
montre qui donne l'heure exact, des éphémérides de l'année en cours, une
calculatrice et aussi des cartes papiers pour reporter son point.
Jusqu'à Panama je ne me suis en fait jamais vraiment bourré le mou avec
ma position, j'allumais le téléphone tous les deux ou trois jours pour
voir mon avancement et basta (pour être honnête j'avais à mon départ de
Lisbonne une solution de secours avec un ordinateur portable qui n'a
évidemment pas tenu le coup des secousses du bateau par la suite).
Mais même si le téléphone était venu à rendre l'âme ça n'aurait pas posé
de problème, en suivant juste le soleil couchant il aurait quand même
fallu être un sacré branque pour arriver à louper l'Amérique. Mais pour la première étape du Pacifique par contre là j'ai moins fait
mon malin, comme je n'avais pas pour des raisons pratiques la
possibilité d'emmener beaucoup d'eau et de nourriture, louper la
première île grosse comme une chiure de mouche à 4000 milles de distance
risquait d'être assez problématique, je me suis à un moment mis à psychoter grave, d'autant que si jamais je loupais les Marquises, les
prochaines îles seraient l'archipel des Tuamotu qui ne sont que des
anneaux de corail hyper bas sur l'eau où la mer y déferle de partout et
qui sont pratiquement invisible avant d'avoir la quille dessus, qui plus
est si on veut s'y arrêter, il faut y entrer par des passes étroites
pleines de courants sournois (sans moteur c'est encore plus chaud), et
une fois que l'on est à l'intérieur on a une méga impression
d'emprisonnement surtout si le mauvais temps vient à se mêler de la
partie. À la fin, rien que le mot Tuamotu me faisait super flipper
presque à la limite de faire un gros caca nerveux.
Aller visiter
ces atolls finalement demandent une navigation bien trop précise pas
vraiment faite du tout pour un zigoto tel que moi. Mais pour partir
des Marquises en visant Tahiti on a beau tracer toutes les routes que
l'on veut il n'y pas vraiment pas d'autres solutions que de passer en
plein milieu de ces atolls dangereux, ce qui signifie que pendant
plusieurs jours il ne sera pas question de se la couler douce ni de lire
ni d'écouter de la musique ou des podcasts ni même de roupiller
tranquillement sans avoir à passer son temps à se préoccuper de sa
position.
Tout ça m'a obligé pour une fois de bien préparer ma route sans partir comme d'habitude le nez au vent.
Un navigateur charitable m'a aussi donné un ancien GPS à main (un grand
merci à lui) ou j'ai enregistré les points de slalom entre les atolls
ce qui m'a permis de naviguer sans le stress de la panne.
À part
ça la navigation a été quand même un véritable plaisir avec de très
bonnes moyennes, un vrai régal, j'ai bien contourné prudemment tous les
ilots, à la fin je me suis bien foutu de ma propre gueule d'avoir eu si
peur de ces maudits atolls.
Au niveau lecture, je me suis mis pas
trop foulé non plus en me tapant la trilogie de millénium de Stieg
Larson, ce qui a provoqué le moment le plus pénible de la traversée,
juste au plus fort de l'intrigue, un emmerdeur de bateau de pêche c'est
mis juste sur ma route, m'empêchant de finir le bouquin en paix, on peut
jamais être tranquille finalement.
Après pratiquement 8 jours de
mer juste au moment de rentrer dans le port de Papeete le vent c'est mis
un peu à forcir m'obligeant à tirer des longs bords dans le port de
commerce parmi les ferry, les cargos et le remorqueurs qui me faisaient
tous des coucous amicaux, même les gendarmes maritime m'ont croisé en me
saluant, ça change bien du port de Saint Brieuc avec son contingent de chefaillons toujours près à dégainer le bazooka juste parce qu'un
misérable bateau de 4m serait en mesure de gêner je ne sais qui (le
règlement c'est le règlement !). Arrivée au ponton sans difficulté
avec une manœuvre presque parfaite (un des très gros avantages d'un
petit bateau), parmis tout un tas de yachts géants offrant un contraste
quasi comique avec ma coquille de noix.
Papeete est une ville laide
et bruyante mais je compte quand même y passer quelques jours histoire
de m'y remémorer un séjour que j'y avais fait il y a plusieurs années du
temps où j'étais jeune et beau 😉
Départ dans quelques jours vers. Mooreapour y retrouver des paysages de cartes postales.
Suite du récit du voyage de Baluche autour du monde très très bientôt yeah... Yann QUENET
Le parcours entre Hiva Oa et Tahiti passe par l'archipel de Tuamotu , pour une distance avoisinant les 800 miles nautiques.
Jusqu'à l'archipel de Tuamotu le vent et les vagues seront portants-travers babord ; entre cet archipel et Tahiti les vagues sont susceptibles d'être contraires au vent.
Marquises, le 4 juin 2020 - C'est une coquille de noix qui s'est
présentée il y a un mois dans la baie de l'île avec à son bord un
commandant nommé Yann Quénet. Ce marin breton, a fait escale aux
Marquises, étape incontournable de son tour du monde sur Baluchon, le
bateau de 4 mètres qu'il s'est construit.
Si
le qualificatif d'inconscient vient prioritairement à l'esprit quand on
évoque l'aventure que vit Yann Quénet à bord de son embarcation
minimaliste, persévérant pourrait aussi le définir. L'aventure a
débuté à Saint Brieuc, en Breta gne, en 2015. Mais après quelques
semaines de mer , le navigateur fait naufrage au large du Portugal suite
à quelques erreurs de conception de son embarcation. Loin de se
décourager, Yann retourne en Bretagne pour reconstruire un autre bateau
et c'est en 20 19 qu'il est de retour au Portugal, plus exactement à
Lisbonne , pour réaliser son rêve : un tour du monde ! Après une
courte escale aux Îles Canaries, il débute sa traversée de l'Atlantique,
direction les Antilles et plus précisément la Guadeloupe. Après 29
jours de traversée sans aucune avarie sérieuse, il reste deux mois sur
place afin de découvrir cette magnifique île. Puis c'est le départ pour
Panama d'où il partira en direction l'archipel des Marquises.
Contrairement à la majorité des navigateurs, il ne fera aucune escale,
notamment aux Galapagos et c'est après 44 jours de mer, à une moyenne de
5 nœuds, que Baluchon fait son entrée dans le port de Hiva Oa. En
raison de sa faible capacité de stockage, ses niveaux de nourriture et
d'eau étaient au plus bas. Des dizaines de boites de conserves de
sardines et de thon, quelques légumes et 90 litres d'eau ont été
consommés durant cette traversée. Contrairement à la tradition locale et
en raison du confinement, il n'a pas été accueilli avec des couronnes
de fleurs mais par les gendarmes avec un badge d'identification !
Carénage et visite de l'île
C'est à la station de carénage MMS de Tahauku qu'il a sorti son bateau
afin d'y effectuer de petites réparations, de l'entretien comme l'anti
fooling et la peinture. Après deux semaines sur cale, il a pu procéder à
la remise à l'eau dernièrement. Cette petite pose a permis à Yann
Quénet de découvrir l'île de Hiva Oa. Son départ est prévu d'ici quatre à
cinq semaines pour la suite de son long voyage. En effet, dans un
premier temps, il se rendra à Tahiti, puis aux Îles Sous-le-Vent avant
de mettre le cap sur la Nouvelle-Calédonie. Initialement, il voulait
passer par les îles Tonga et les Fidji, mais elles risquent d'être
encore fermées aux plaisanciers pendant un certain temps. Arrivé en
Nouvelle-Calédonie, le skipper devrait y rester quelque mois vu les
conditions climatiques à cette époque de l'année. Il restera donc sur
place en attendant la fin de la saison cyclonique. Avec un navire de
cette taille, il ne faut pas prendre de risques. Yann Quénet
espère y trouver un peu de travail. Enfin il se dirigera vers le nord de
l'Australie où il fera escale, puis ce sera l'île de La Réunion, Durban
en Afrique du Sud et, enfin, retour en Bretagne prévu pour fin 2022. Le
fait d'effectuer un tour du monde en solitaire, sur un bateau minuscule
et conçu par lui, est un vieux rêve d'enfance qui est en train de se
réaliser. Tout ce que l'on peut lui souhaiter, c'est bon vent !
Un marin pas comme les autres
Yann Quenet est un Breton de 51 ans
originaire de Saint Brieuc. Passionné de bateaux depuis son plus jeune
âge, il s'est mis à son compte voilà 5 ans après avoir passé plus de 20
ans à la direction départementale de l'équipement (DDE Bretagne), d'où
il démissionne pour assouvir sa passion : construire des bateaux. Il
connait déjà la Polynésie pour y avoir séjourné de 1991 à 1993 en tant
que militaire à la base marine de Papeete. Yann monte sa société,
Boat et Koat (bois en breton). Il dessine les plans de plus de 15
navires avant de les construire et de les entretenir. Ce passionné de
voiliers retape des bateaux depuis l'âge de 18 ans et sa passion a pris
corps lorsqu'il a pris le départ de cette incroyable aventure. Il n'en
est pas à son coup d'essai, puisqu'il y a 10 ans il est parti sur une
frégate des années 1960, de 9 mètres de longueur, pour un tour de
l'Atlantique qui l'a mené en Angleterre, aux îles Acores, en Espagne ou
encore au Portugal.
Baluchon
Ce bateau, construit en résine et en contreplaqué époxy,
ne mesure que 13 pieds, soit quatre mètres, pour un mat de plus de sept
mètres et un poids total de 480 kg. Baluchon est équipé d'un panneau
solaire de 50W, d'une batterie, d'un pilote automatique électrique et de
balises de détresse. La navigation s'effectue avec un téléphone GPS. Le
navire a été mis au point et construit par son skipper, Yann Quenet, en
Bretagne. Il lui aura fallu moins de 400 heures de travail pour le
réaliser. Son coût total est d'environ 480 000 Fcfp. Il n'a pas de
moteur, mais il peut se manœuvrer à la godille. Il est également équipé
d'une petite annexe gonflable qui ressemble à un jouet d'enfant.
Baluchon n'étant pas doté de moteur et Yann QUENET étant un godilleur chevronné, Baluchon est naturellement équipé d'une godille.
Josélito TEPEA a offert à Yann un Tiki marquisien, gravé sur sa pagaie.
Yann reconnaissant nous dévoile cette nouvelle présence pour la suite de son périple : " Grosse classe, sculpture de ma godille par Joselito tepea de la baie
d'Anamenu, je peux quitter les Marquises serein, les dieux de la mer
vont maintenant m'accompagner..."
Cette nouvelle oeuvre artistique marine, rejoint celle de Jean Yves Le Fourn, par la pensée...
Un Nouvel article consacré à Yann QUENET et à son exploit a été publié par RFI et Le Télégramme (édition du 2 juin 2020).
Son voilier de quatre mètres, qu'il a conçu et construit lui-même
pour 4.000 euros, ressemble à une coquille de noix. Pourtant, Yann
Quénet vient de traverser deux océans à bord de son "Baluchon" et
déconfine à Hiva Oa, aux Marquises (Polynésie française). Traverser
l'Atlantique et le Pacifique avec un tel bateau, "c'est un vrai
exploit", assure à l'AFP le navigateur Yvan Bourgnon, pour qui
"Baluchon" "est un vrai petit bijou".
Le défi de départ?
Construire un voilier en 400 heures pour 4.000 euros en vue de faire le
tour du monde. Le défi et "le budget bateau-équipement ont été
respectés", confirme Yann Quénet, Breton de Saint-Brieuc, contacté par
Messenger.
Le marin concède cependant "1.500 euros supplémentaires" pour
une balise de détresse, un pilote automatique et des panneaux
solaires....
Un tel budget, poursuit-il, "implique (que je n'ai) pas de moyen de
communication avec la terre et pas de météo. J'ai uniquement utilisé le
GPS d'une tablette classique avec la cartographie gratuite en open
source comme moyen de navigation".
"Pas de moteur à bord, juste
une voile et une godille", complète-t-il. Pas besoin de prendre des ris
quand le vent forcit, la voile s'enroule autour du mât. Quant à l'eau, en l'absence de dessalinisateur, "je me suis rationné à deux litres par jour".
- "L'Optimist de la course au large" -
"Son
voilier, c'est la simplicité absolue, c'est l'Optimist de la course au
large", résume Yvan Bourgnon, en référence au petit dériveur conçu au
lendemain de la seconde guerre mondiale sur lequel les jeunes mousses
font encore aujourd'hui leurs premières gammes.
"Mon rêve, c'est
de faire le tour du monde à la voile mais sans contrainte", explique le
solitaire, 50 ans, qui, dans la vie ordinaire, conçoit et vend des plans
de navires à des particuliers. "Pour moi, avoir un gros bateau demande
vraiment trop de temps et d'énergie, c'est compliqué et stressant. Avoir
un bateau plus simple, paradoxalement, ouvre la voie à la liberté et au
voyage", dit celui qui a effectué plusieurs transats sur des voiliers
conventionnels.
Pour ce petit quillard rouge et blanc, à la proue
rectangulaire pour ne pas enfourner dans la vague, entièrement construit
en contre-plaqué de 9 mm, "tout a été très bien pensé. Ça répond à ce
que voulait Yann, une autonomie maximale", explique Hervé Le Merrer, un
autre "aventurier" des mers, comme il se définit.
- "ça paraît parfois irréel"-
"Bien
sûr, l'espace est compté (...) Mais il a conçu un superbe petit bateau
qui va faire parler de lui", prédit Didier Corfec, préparateur de
Bourgnon et vieil ami de Yann Quénet. Car, tractable sur remorque,
"Baluchon" a aussi la capacité de "revenir sur sa quille automatiquement
s'il se retourne"!
Pour Yvan Bourgnon,"non seulement il a tout
fait lui-même depuis le premier coup de crayon, mais en plus, on ne peut
pas faire le tour du monde manière plus écolo (...) C'est énorme ce
qu'il est en train de réaliser".
Parti à l'automne des Canaries,
Yann Quénet s'est posé un peu en Guadeloupe avant d'emprunter le canal
de Panama et de se lancer à l'assaut du Pacifique: 44 jours de mer, dont
"plus de 30 jours sans avoir de ses nouvelles" jusqu'à l'arrivée à Hiva
Oa, rappelle Hervé Le Merrer.
L'autonomie recherchée a payé. "Je
n'ai jusqu'à présent pas rencontré de difficultés techniques majeures.
Comme le bateau est simplifié au maximum, tout a marché parfaitement",
constate Yann Quénet.
Et la récompense est là: "Voir son petit
voilier qu'on a conçu et construit soi-même dévaler à toute vitesse les
grandes vagues de l'océan, voir apparaître à l'horizon des îles
lointaines dont on a rêvé depuis toujours, tout ça procure un véritable
sentiment de joie, ça paraît même parfois irréel, tellement c'est
intense!".
A vrai dire, le confinement, à part l'espace réduit de
son bateau, Yann Quénet l'a à peine connu. Aux Marquises, c'est l'heure
du déconfinement. Et plus tard l'attendent l'Australie et le cap de
Bonne Espérance.
Une aventure hors norme ! Yann Quenet,
quinquagénaire breton, vient de rejoindre les îles Marquises à bord d’un
(très) petit voilier à nez rond baptisé Baluchon. Après une traversée
de l’Atlantique et un passage rocambolesque du canal de Panama, Yann
veut poursuivre sa route à travers le Pacifique en direction de l’Ouest…
Voiles et Voiliers a interviewé cet aventurier hors cadre qui nous a
aussi offert de nouvelles images. Regardez et lisez-ça, c’est dingue!
Voiles et Voiliers : Comment se passe votre séjour depuis votre arrivée aux Marquises ? Yann Quenet : La vie sur l’île est vraiment
super. Les habitants sont d’une hospitalité incroyable. Il y a de
nombreuses balades à faire, avec des treks de bon niveau. C’est idéal
pour se remettre en forme et se refaire les jambes pour la suite du
voyage. J’ai pu mettre pied à terre deux jours seulement après mon
arrivée, une fois que les autorités ont pu vérifier que j’avais bien
passé 44 jours en mer sans avoir eu de contact entre-temps avec la
terre. La seule chose qui m’a vraiment gênée jusqu’ici, c’est le
couvre-feu qui avait été mis en place chaque soir à 20 h mais il vient
d’être levé. Les rassemblements en gros comité et le confinement n’ont
pas été trop contraignants contrairement aux équipages des bateaux
arrivés avant moi. Ils ont été obligés de rester plus longtemps à bord.
Moi, j’ai eu de la chance car je suis parti de Panama juste avant le
début du confinement général et je suis arrivé aux îles Marquises juste à
la fin des principales mesures de contrainte.
"La navigation inter-îles n’est pas encore autorisée même si cela ne devrait plus tarder"
Voiles et Voiliers : Est-ce que cela veut dire que vous êtes autorisé à renaviguer ?
Yann Quenet : Oui mais dans un périmètre
limité. La navigation inter-îles n’est pas encore autorisée même si cela
ne devrait plus tarder. Pour l’instant les bateaux présents à Hiva Oa
peuvent s’aventurer autour de l’île dans un rayon de 2 milles en
arborant un pavillon spécifique, qui atteste de l’origine de leur lieu
de départ.
Plusieurs moyens s'offrent aux navigateurs pour prévoir les conditions météo plusieurs sites en lignes permettent de voir les prévisions Météo actualisées:
Météo France propose des bulletins avec des cartes de front pour le secteur de la Polynésie française
Le site Passage Weather permet de visualiser des cartes de vents, vagues et pressions mais aussi des indications de visiblité et température de l'eau, Il est possible de visualiser l'animation de l'évolution sur une semaine.[ Pour les Marquises choisir les prévisions couvrant des Iles Fiji- Marquises dans le Pacifique sud]
Le site Windy permet de visualiser en temps réel une animation des prévisions météo ( vent, vagues...) sur 7 jours. Il permet aussi de visualiser l'animation en fonction d'une route choisie [ Exemple de tracé Hiva Oa - Ile Tutuila ( Samoa): critère vagues sélectionné]
Si toutefois vous ne disposez pas d'une connexion internet, le site OpenCPN vous propose un logiciel gratuit qui vous renseigne selon les dates des directions de vents, courants, cyclones en fonction de de probabilités de prédictions basées sur des observations. Ce logiciel permet d'évaluer la déclinaison (10°40' E pour Hiva Oa), de tracer une route, d'en évaluer une distance, un cap et une durée d’étape. [Exemple d'une étape entre Hiva Oa et Tutuila (SAMOA)]
D'autres outils informatiques et Gps existent par ailleurs; les outils présentés ici sont accessibles à tous mais ne remplacent pas notamment des outils de localisation et de cartographie indispensables.
En dehors des variations météorologiques locales ou quotidiennes, il convient de prendre en considération les principes de climatologie pour comprendre le choix des routes empruntées par les circumnavigateurs. Les deux critères principaux dans ce choix étant les vents et les courants marins.
L’interaction de ces 2 paramètres sur la navigation, sont de 2 types:
Un voilier ne peut pas naviguer face au vent ("vent debout") et certaines allures sont plus propices à la vitesse (grand largue notamment).
Il apparait aisé de comprendre qu'il est plus facile d'aller dans le sens du courant [appelé plus communément le "tapis roulant océanique"], les confrontations des courants et du vent engendrent des mers agitées avec des risques de vagues déferlantes.
La combinaison des critères favorables du vent et du courant est illustrée par la carte des principales routes empruntées par les voiliers.
Les phénomènes météo saisonniers particuliers de chaque zone (cyclones, tempêtes), permettent par ailleurs d'appréhender les périodes favorables à la navigation.
Yann nous a raconté dans sa dernière étape Panama- Hiva Oa l'apparition d'anatifes sur sa coque, qui le ralentissait, et l'avait obligé de plonger dessous la coque en pleine mer, pour en retirer le plus gros.
Après 9000 milles parcourus, Baluchon est sortit de l'eau pour un nettoyage / anti-fooling.
Le voilà tout propre, prêt à continuer son voyage à travers l'océan Pacifique; il reste près de 5000 milles jusqu'au détroit de Torrès ( détroit entre l'Australie et la Papouasie Nouvelle Guinée).
L' Océan Pacifique est sans contexte le plus vaste du monde, il est partagé entre le Pacifique sud et le Pacifique nord, entre le détroit de Béring et le Cap Horn, du nord au sud et des côtes américaines et la mer de Corail, d'Est en Ouest.
De nombreuses nations peuplent les milliers d'îles et atolls du Pacifique et l'on évoque cette partie du monde comme le continent ayant le moins de terres submergées au nom d' Océanie
La Polynésie française est un pays d'outre mer (POM) située dans la partie orientale du triangle polynésien; dans la partie occidentale de la Polynésie se trouvent Wallis et Futuna qui forment une collectivité d'outre mer (COM) française.