Petit résumé de la troisième étape de Baluchon :
15 février 2020: départ de la Guadeloupe pour Panama, après plus de deux mois d'escale je me suis un peu ramolli du bulbe, il faut décoller coûte que coûte sinon il y a un risque certain de prendre racine et de devenir un vieux gâteux ressassant.
Le ciel est bas, gris et triste on se croirait un week-end de Toussaint en Bretagne (température mise à part), à peine une heure après être sorti du port je me fais surprendre pour un méchant grain, pourtant je l'avais bien vu venir le saligot, j’avais réduit la voilure à juste un tout petit triangle, mais paf! Je me fait coucher violemment sous un déluge de pluie à deux pas d'un récif, entouré de casiers de pécheur et enfermé à l’intérieur du bateau où il fait une chaleur insupportable, j'ai même un début de mal de mer, ça commence bien ! ça m'a rappelé tout à coup qu'en fait je n'aime pas trop la navigation côtière.
Finalement dés le canal des Saintes passé et l'entrée dans la mer des Caraïbes tout s’arrange, l'alizé souffle juste ce qu'il faut et la mer est belle, le lendemain de mon départ, la Guadeloupe n'est plus qu'un petit nuage noir loin derrière, le ciel est maintenant tout bleu et la mer belle, il n'y a plus qu'a faire cap à l'ouest
J'aurais bien aimé dire que la suite de la traversée à été une succession de terribles tempêtes, de casses que j'ai pu réparer au prix d'intenses efforts, mais même pas, ça a été pratiquement une croisière de petit vieux, j'ai passé mon temps à dessiner des petits bateaux et à lire, la seule difficulté finalement à été de finir le Kafka que j'avais commencé lors de la transat c'est ennuyeux et chiant comme l’Himalaya, ensuite je me suis fait deux Houellebecq très cynique mais quand même très drôle, mais les Houellebecq c'est comme les gâteaux à la crème , deux de suite ça devient écœurant, j'ai terminé la traversée par un bon Jorn Riel (mon auteur favori) suivi d'un polar d'Ed Mc Bain.
La seule chose vraiment étonnante que me soit arrivé s'est passée un jour que je sortais la tête par le capot pour prendre l'air quand j’ai aperçu juste devant l'étrave un bocal de nescafé flottant sur l'eau, la mer était d'un calme parfait et le bocal passa juste à portée de main, je réussis à l'attraper en me penchant par dessus bord, ça devait faire un certain temps déjà qu'il devait dériver car il y avait quatre gros coquillages en forme de doigt qui poussaient par en dessous, sur le coup j'étais assez fier de moi car, à mon échelle j'allais participer à la dépollution de l’océan en ramenant ce déchet à terre, mais l’intérieur du bocal ne contenait pas du café soluble comme on aurait pu logiquement s'y attendre mais un sachet de je ne sais quoi qui après ouverture s'est avéré être du cannabis, pendant plusieurs heures je me suis demandé comment un tel bocal pouvait s'être retrouvé ici au beau milieu de la mer des Caraïbes transformé en passeur de produits stupéfiants, finalement après réflexion, le scénario le plus plausible devait certainement être qu'un skipper un peu psycho-rigide et très tendu (ça se croise quelquefois je suppose) a dû, un beau jour, prendre un équipier dilettante très détendu (ça se croise très très souvent aussi) qui pour se détendre encore plus avait emmené avec lui un bon paquet d’herbe.
Alors que l'équipier détendu se faisait un gros pète bien tranquillou pendant son quart, le skipper psycho rigide l'a découvert, s'est mis en colère et a balancé le joli pot de nescafé qui accompagnait l'équipier depuis de nombreuses années par dessus bord, très énervé, l’équipier a vu rouge et s'est d'un seul coup senti très tendu, l'équipier et le skipper en sont venu rapidement aux mains, le skipper plus âgé a chuté, s'est fracassé le crâne en tombant dans la descente et en est mort sur le coup, pris de panique l'équipier n'a plus eu d'autre choix que de dépecer le corps du skipper afin de distribuer sa carcasse aux poissons, avant de mettre le cap sur Haiti où il a malheureusement été capturé par un gang de rappeurs vaudou, qui l'ont transformé en Zombie et l'ont ensuite vendu dans une plantation de guimauve appartenant à la mafia Ougandaise où il travaillera pendant le restant de ses jours.
En comprenant ça, je me suis évidemment mis à avoir très peur sur les conséquences d'avoir un truc pareil à bord, du coup j'ai balancé toute l'herbe par dessus bord et coulé le bocal en espérant ne pas être inquiété par les rappeurs vaudou et la mafia Ougandaise, je l'ai encore une fois échappé belle!
Mis à part cette épisode tragique, le reste de la croisière a été vraiment calme et sans histoire jusqu'à l'approche de la côte Panaméenne ou des dizaines de cargos (alors que je n'en avais aperçu qu'un seul durant la traversée) sont apparus de partout m’empêchant de dormir en m'obligeant à slalomer constamment pour éviter les collisions, ça m'a rappelé tout à coup qu'en fait je n'aime pas trop la navigation côtière.
Arrivée à la marina
de Shelter bay sans problème avec une manœuvre d'accostage à la voile
quasiment parfaite (un coup de chance car d'habitude ça cafouille
toujours un peu quand même) l'endroit est super et je suis bien content
de ma pomme et d'être ici, jusqu'au moment d'entrer à la capitainerie ou
l'on m'annonce le tarif exorbitant qui me fait presque tombé par terre
(en plus la facturation commence à partir de 30 pieds alors que je n'en
fait que 13) ça me file immédiatement un sacré coup de bambou au moral,
même le service d'immigration me demande un billet pour tamponner mes
papiers d'arrivée, c'est la grosse arnaque on me prend sûrement pour un
américain sur son gros yacht, j'avais prévu un peu de temps pour
réfléchir à un moyen pour gagner tranquillement la côte pacifique mais
là il n'y a pas vraiment le choix, il va falloir dégager et reprendre la
mer très très rapidement...
DONC RAPIDEMENT LA SUITE AU PROCHAIN EPISODE... Yann Quenet
15 février 2020: départ de la Guadeloupe pour Panama, après plus de deux mois d'escale je me suis un peu ramolli du bulbe, il faut décoller coûte que coûte sinon il y a un risque certain de prendre racine et de devenir un vieux gâteux ressassant.
Le ciel est bas, gris et triste on se croirait un week-end de Toussaint en Bretagne (température mise à part), à peine une heure après être sorti du port je me fais surprendre pour un méchant grain, pourtant je l'avais bien vu venir le saligot, j’avais réduit la voilure à juste un tout petit triangle, mais paf! Je me fait coucher violemment sous un déluge de pluie à deux pas d'un récif, entouré de casiers de pécheur et enfermé à l’intérieur du bateau où il fait une chaleur insupportable, j'ai même un début de mal de mer, ça commence bien ! ça m'a rappelé tout à coup qu'en fait je n'aime pas trop la navigation côtière.
Finalement dés le canal des Saintes passé et l'entrée dans la mer des Caraïbes tout s’arrange, l'alizé souffle juste ce qu'il faut et la mer est belle, le lendemain de mon départ, la Guadeloupe n'est plus qu'un petit nuage noir loin derrière, le ciel est maintenant tout bleu et la mer belle, il n'y a plus qu'a faire cap à l'ouest
J'aurais bien aimé dire que la suite de la traversée à été une succession de terribles tempêtes, de casses que j'ai pu réparer au prix d'intenses efforts, mais même pas, ça a été pratiquement une croisière de petit vieux, j'ai passé mon temps à dessiner des petits bateaux et à lire, la seule difficulté finalement à été de finir le Kafka que j'avais commencé lors de la transat c'est ennuyeux et chiant comme l’Himalaya, ensuite je me suis fait deux Houellebecq très cynique mais quand même très drôle, mais les Houellebecq c'est comme les gâteaux à la crème , deux de suite ça devient écœurant, j'ai terminé la traversée par un bon Jorn Riel (mon auteur favori) suivi d'un polar d'Ed Mc Bain.
La seule chose vraiment étonnante que me soit arrivé s'est passée un jour que je sortais la tête par le capot pour prendre l'air quand j’ai aperçu juste devant l'étrave un bocal de nescafé flottant sur l'eau, la mer était d'un calme parfait et le bocal passa juste à portée de main, je réussis à l'attraper en me penchant par dessus bord, ça devait faire un certain temps déjà qu'il devait dériver car il y avait quatre gros coquillages en forme de doigt qui poussaient par en dessous, sur le coup j'étais assez fier de moi car, à mon échelle j'allais participer à la dépollution de l’océan en ramenant ce déchet à terre, mais l’intérieur du bocal ne contenait pas du café soluble comme on aurait pu logiquement s'y attendre mais un sachet de je ne sais quoi qui après ouverture s'est avéré être du cannabis, pendant plusieurs heures je me suis demandé comment un tel bocal pouvait s'être retrouvé ici au beau milieu de la mer des Caraïbes transformé en passeur de produits stupéfiants, finalement après réflexion, le scénario le plus plausible devait certainement être qu'un skipper un peu psycho-rigide et très tendu (ça se croise quelquefois je suppose) a dû, un beau jour, prendre un équipier dilettante très détendu (ça se croise très très souvent aussi) qui pour se détendre encore plus avait emmené avec lui un bon paquet d’herbe.
Alors que l'équipier détendu se faisait un gros pète bien tranquillou pendant son quart, le skipper psycho rigide l'a découvert, s'est mis en colère et a balancé le joli pot de nescafé qui accompagnait l'équipier depuis de nombreuses années par dessus bord, très énervé, l’équipier a vu rouge et s'est d'un seul coup senti très tendu, l'équipier et le skipper en sont venu rapidement aux mains, le skipper plus âgé a chuté, s'est fracassé le crâne en tombant dans la descente et en est mort sur le coup, pris de panique l'équipier n'a plus eu d'autre choix que de dépecer le corps du skipper afin de distribuer sa carcasse aux poissons, avant de mettre le cap sur Haiti où il a malheureusement été capturé par un gang de rappeurs vaudou, qui l'ont transformé en Zombie et l'ont ensuite vendu dans une plantation de guimauve appartenant à la mafia Ougandaise où il travaillera pendant le restant de ses jours.
En comprenant ça, je me suis évidemment mis à avoir très peur sur les conséquences d'avoir un truc pareil à bord, du coup j'ai balancé toute l'herbe par dessus bord et coulé le bocal en espérant ne pas être inquiété par les rappeurs vaudou et la mafia Ougandaise, je l'ai encore une fois échappé belle!
Mis à part cette épisode tragique, le reste de la croisière a été vraiment calme et sans histoire jusqu'à l'approche de la côte Panaméenne ou des dizaines de cargos (alors que je n'en avais aperçu qu'un seul durant la traversée) sont apparus de partout m’empêchant de dormir en m'obligeant à slalomer constamment pour éviter les collisions, ça m'a rappelé tout à coup qu'en fait je n'aime pas trop la navigation côtière.
DONC RAPIDEMENT LA SUITE AU PROCHAIN EPISODE... Yann Quenet