Construction de Baluchon

Construction de Baluchon
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dimanche 26 avril 2020

Marquises [ 9° 8' S 139° W ]

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Hommage chaleureux de la station de sauvetage en mer de Hiva Oa






"Petit exploit ce week-end à Hiva Oa avec l'arrivée du voilier Baluchon. Son chef de bord, Yann Quenet, a quitté Panama le 15 mars... pour arriver le 27 avril. Surtout, la dimension du voilier est impressionnante : 4 mètres. 

Bravo donc pour ce petit exploit digne des clins d’œil maritimes que peuvent régulièrement connaître les îles Marquises. 


Et merci à Caroline et Jérôme du voilier Roxy pour cette jolie photographie révélatrice du sentiment de puissance de la "Terre des Hommes" que rappellent les sommets marquisiens aux navigateurs en approche."



"sauveteur qui donne l'alerte"


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Récit de la traversée Panama- Les Marquises ( Ile de Hiva Oa)

Résumé de la traversée Panama/les Marquises (un peu d'indulgence pour l'orthographe et les ponctuations c'est encore une fois écrit avec le téléphone) je publierai un texte plus corrigé et une compilation un peu plus tard pour ceux que ça intéressent

15 mars 2020, je commence à en avoir ma claque du Panama, en plus de m'avoir complètement séché avec leurs tarifs pour millionnaires, c'est une galère sans nom pour avoir le Check-out et la clearance permettant de pouvoir sortir enfin du pays. à cause du corona virus, les services portuaires et d'immigration ne délivrent plus rien (à part bien sûr de lâcher un bon billet, en ce cas, un fonctionnaire bien gras emprunte le tampon du bureau et viens au bar d'à côté te faire les papiers illégaux et anti datés (en plus il faut lui payer une Corona au passage)) je ne suis décidément vraiment pas fait pour ça, je décide de mettre les voiles en mode pirate sans autorisation advienne que pourra...

Je serre un peu les fesses quand même en quittant le mouillage, il y a la police du canal qui patrouille sans arrêt et j'aimerais bien ne pas avoir affaire à eux une nouvelle fois, j'essaie de me faire le plus petit possible (c'est pas dur je sais) c'est plus fort que moi mais dès que j'entends le bruit d'une vedette rapide je rentre encore plus la tête dans les épaules dans l'espoir d'être encore plus discret (c'est un peu con c'est vrai) Avec très peu de vent, je slalome entre les immenses cargos au mouillage progressant tant bien que mal vers le large et la liberté, en fin de journée, le vent et la nuit me font enfin disparaître du royaume des policiers et des bandits, adios Panama ! à nous deux le Pacifique ! ça fait un bout de temps que j'en rêvais de ce foutu Pacifique, j'ai du mal croire que j'y suis enfin, c'est tout juste si je me sens encore pisser tellement je suis content d'y être.


L' alizé redevient mon ami et me pousse tranquillement vers l'archipel des Galapagos et vers l'hémisphère sud (en fait je n'ai pas l'intention de m'arrêter aux Galapagos où les autorisations d'escales sont fastidieuses, mais ça fait tout de même un point de chute en cas de problème)
Après dix jours de nave pépère, je rencontre la difficulté majeure de la traversée: le pot au noir, c'est une zone carrément merdique situé au niveau de l'équateur qui délimite les alizés de l'hémisphère Nord et les alizés de l'hémisphère Sud (les intellos appellent ça la ZIC zone intertropicale de convergences) ; les vents y sont très faibles et de directions variables accompagnés souvent de grains assez violents, au temps de la marine à voile c'était le cauchemar des marins, on pouvait y rester encalminé des semaines, de nos jours le pot au noir ne dérange plus grand monde, un bon coup de moteur et quelques dizaines de litres de gas-oil et hop l'affaire est réglée, il n'y a plus guère que pour les coureurs au large et pour certains hurluberlus qui n'ont pas de moteur où les difficultés sont encore présentes.

Finalement je m'en démerde pas trop mal de cet enquiquineur de pot au noir mais il faut être vigilant tout le temps pour ne pas se faire surprendre par un de ces fameux grains qui peuvent descendre le mat ou déchirer la voile en un rien de temps ce qui serait fâcheux pour le reste du voyage. Au bout d'à peine trois jours à la barre sans pratiquement dormir, je passe sous un magnifique double arc en ciel complet, porte de l'hémisphère sud et des alizés du même nom, je vois déjà la Polynésie et les vahinés me faire des grands signes, je suis à deux doigts de me faire dessus tellement j'ai la banane.
En fait dès les premiers jours, les difficultés commencent, le pacifique et l'hémisphère Sud ça se mérite quand même un peu, je commence à avoir gravement besoin de sommeil, mais je me fais enquiquiner pendant pratiquement deux jours par une flotte de pêche qui n'arrête pas d'écumer la mer dans tous les sens, m'obligeant à manœuvrer sans cesse pour les éviter, y'a vraiment pas moyen d'être peinard, si c'était pour retrouver ça, j'aurais mieux fait de rester naviguer en Manche ! Les bateaux pissent la rouille de partout, certains n'ont pas de signal AIS et mettent à l'eau d'immenses filets munis de bouées lumineuses, je pense qu'il s'agit d'une flottille de chalutiers Chinois mais ça pourrait être tout aussi bien des chalutiers péruviens ou équatoriens. 
https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/bateau-echoue-a-arutua-les-habitants-s-impatientent-829778.html
Bateau échoué à Arutua

 
Qu'elle horreur ! J'ai dû m'endormir, mon Baluchon est couché sur le sable, j'ai beau le pousser de toutes mes forces, il ne bouge pas d'un centimètre, il est tout bonnement échoué, j'aperçois deux silhouettes sur la plage, je fais des grands signes pour demander de l'aide, vu les circonstances j'aurais bien aimé trouver deux rugbymen, mais en l'occurrence c'est deux superbes filles en maillot de bain, l'une a un fusil harpon sur l'épaule et l'autre tient un balaise de poisson au bout du bras, je leur explique en polonais que j'aimerais bien qu'elles m'aident à pousser mon bateau, avant de m'apercevoir que je ne parle pas Polonais et qu'il est peu probable qu'elles le comprennent en retour, je me remet à pousser le bateau avec l'espoir qu'elles comprendrons ce que j'attends d'elles. C'est alors que la fille au harpon me prend par la main et m' entraîne vers les dunes toutes proches, sa copine me sourit et me fait un clin d'œil comme si j'étais le plus beau mec du monde (rien que là ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille) on se dirige ensuite tous les trois vers une sorte village composé de huttes d'où sort des dizaines d'autres filles tout aussi bien gaulées que mes deux guides, ho la vache !


Au centre du village, la fille qui me tenait la main m'attache à un poteau qui devait se trouver là par hasard, toutes les filles se mettent alors à m'observer, certaines me prennent en photo avec leurs smartphones où est dessiné un étrange symbole, une sorte de pomme à moitié croquée, l'une des filles, vêtue d'un tee-shirt rose bonbon où il est inscrit shoping avec des paillettes me regarde comme si elle allait me dévorer tout en faisant des bulles avec son chewing-gum et en tournicotant une de ses couettes avec son doigt, je ne sais pas pourquoi mais je commence à avoir très très chaud. Puis l'ensemble des filles se mettent à chanter une sorte de complainte et commencent à tourner en rond autour de moi.

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Mon sourire jusque là béat commence à baisser légèrement, d'autant que je m'aperçois que je suis attaché super serré et que ça va pas être facile de se sortir de ce merdier...
C'est alors que je me réveille en sursaut, il me faut pas mal de temps pour comprendre que je ne suis pas sur une île avec des filles super canon en maillot de bain mais à l'intérieur de mon bateau qui danse la danse de Saint Guy au beau milieu du pacifique, je hisse la tête dans un demi sommeil par le capot pour voir: plus de chinois en vue, tout va pour le mieux.

Les jours se suivent ensuite milles après milles en père peinard sans incident notoire , je repense quelques fois avec nostalgie à l'île au filles, le reste du temps je lis, j'écoute de la musique et des podcasts, c'est pas vraiment la vie de galérien.



Mais je constate quand même que jours après jours la distance parcourue quotidiennement diminue de plus en plus, ça me contrarie un peu, en me baissant par dessus bord je m'aperçois que la coque en entièrement recouverte d’anatifes une sorte de mollusque caoutchouteux très dur à décoller, Doux jésus ! ni une ni deux j'enroule la voile, enfile mon masque et mon tuba et plonge pour gratter toutes ces horreurs de mollusques, au bout d'une bonne heure d'effort je commence à retrouver une coque à peu près propre, je remonte à bord assez satisfait de moi, et recommence à vaquer à mes petites affaires quand j'entends un peu plus tard un grand coup dans le gouvernail, que passa ? Puis un autre coup, je me penche et je vois un requin qui essaye de chopper quelque chose sous la coque il a l'air très énervé le garçon, il n'est pas immense, dans les 2 mètres tout jaune avec des ailerons blancs, il a l'air de s'intéresser très fort à quelque chose situé sous le bateau mais même moi qui adore nager je n'ai aucune envie de voir de quoi il en retourne, je n'ose même pas imaginer si j'étais tombé nez à nez avec lui pendant ma séance de grattage, finalement je décide que dorénavant je vais éviter de plonger, même si je met quelques jours de plus pour traverser, c'est quand même moins embêtant que d'avoir un bout de bras ou de jambe en moins.

Et puis finalement, comme ça au bout de 44 jours de navigation qui m'a semblé plus ou moins réelle, l'île d'Hiva Oa est apparue un beau matin en plein milieu de l'océan , je me suis demandé sur le coup si c'était bien la réalité (peut-être suite au souvenir d'une certaine autre île) j'ai du mal a croire que j'y suis vraiment, il va me falloir sûrement plusieurs jours avant de redescendre sur terre.



Arrivé au mouillage d'Atuana, je suis super bien accueilli par les autres bateaux, ça fait plusieurs semaines que suite au Corona virus, la Polynésie met les bateaux entrant en quarantaine avec interdiction de descendre à terre pendant 14 jours et interdiction de quitter l'île, une sorte de solidarité s'est mise en place entre les navigateurs confinés, on m'annonce la nouvelle mais on me dit que les mesures sont en train d'être assouplies, on m'apporte de la nourriture ça tombe bien car il ne me restait presque plus rien à manger à bord, des fruits, des œufs de la bière bien fraîche, du chocolat le tout dans le plus joli décor qui puisse être, cette fois c'est sûr je suis bien tombé au paradis et il est bien réel celui là :-)


Vidéos de Yann Quénet 
 Rencontre avec une mouette

 L'arrivée est proche

https://www.facebook.com/yann.quenet.5/videos/2417744848466148/



Suite de l'aventure au prochain épisode... Yann QUENET




mercredi 11 mars 2020

Traversée de Panama entre Océans Atlantique et Pacicifique




Récit de mon arrestation loufoque (attention c'est vraiment très drôle)
 


Ça y est j'y suis presque, le pacifique est tout proche, la traversée de l'isthme par la route a été un peu stressante car la remorque est rafistolée de partout, un des pneus est à plat ce qui n'est pas
vraiment adapté à l'état complètement pourri des routes, mais bon ça l'a fait, le chauffeur qui ne décroche pas un mot garde son flegme,l'auto radio braille à fond de la musique latino.

Ambiance Latino
Cliquez sur l'image pour "l'ambiance Latino"



Pour la mise à l'eau c'est assez radical, mon chauffeur qui était jusqu'à présent tout calme recule à toute vitesse sur la cale, la remorque est entièrement dans l'eau mais aussi presque la moitié du pick up, (je ne sais pas trop si c'est très bon de faire prendre un bain de mer à des voitures même à des Toyota) bref Baluchon retrouve son élément, ce n'est pas encore vraiment le pacifique c'est l'estuaire mais on aperçoit un peu plus loin un immense pont qui doit marqué le point de départ de l'océan

C'est marrée haute, avec un gros coef, il y'a plus de deux nœuds de courant qui m’emmène tranquillement vers le mouillage de Balboa, je donne juste quelques coups de godilles de temps en temps pour la forme mais globalement c'est le courant qui me pousse, j’évite soigneusement de passer les bouées du chenal, où c'est un balai incessant de remorqueurs et de cargos qui passent dans tous les sens.

Enfin je passe sous ce fameux pont ça y est j'y suis presque, j’aperçois des voiliers au mouillage c'est là que je compte passer la nuit, tout à coup une vedette rapide de police arrive pleine balle vers moi, un flic me gueule un truc en espagnol, je capte pas et je fais ce que je sais le mieux faire dans la vie, je fais le benêt innocent, ça marche très souvent mais là ça énerve visiblement l'autre policier qui me hurle en anglais de prendre ma vhf ! ma quoi ? J'ai pas de truc comme ça à bord ! C'est obligatoire dans le canal qu'il me crit, (c'est là que je me dis que le coup du benêt ça va pas trop marcher cette fois) en fait j'ai bien un vhf portable au fond de mon sac de sécurité, mais la batterie est naze, je sors quand même l'engin et montre que j'ai bien une vhf tout comme les autres vrais
bateaux, je fais même semblant d'écouter dedans pour montrer que je suis un marin sérieux, ça à l'air de calmer les deux flics du bord, ils me demandent d’où je viens et où je vais comme ça, je leur explique en utilisant mon plus mauvais anglais (plus mauvais que mon meilleur anglais qui est vraiment très faible) je continu tranquillement ma route à la barre, poussé par le courant, le
mouillage n'est plus qu'a deux cent mètres, un des deux flics qui pourrait facilement jouer dans une série américaine tellement il est caricaturale me demande mon passeport, je lui donne, le mouillage
n'est plus qu'a 150 mètres, les deux lascars étudient mon passeport, je leur souris niaisement OK STOP YOUR ENGINE ! qu'ils me disent hey mais j'ai pas de moteur !

Les mecs ouvrent une gueule pas possible, l'un d'eux hurle C'EST OBLIGATOIRE D'AVOIR UN MOTEUR DANS LE CANAL ! Le mouillage n'est plus qu'a 100 mètres, la vedette m'accoste sans
ménagement, les flics me prennent les amarres et me remorque, c'est un peu brutal certes mais sur le moment je pense naïvement qu'il vont m'emmener sur une des bouées de mouillage, sympa quand même ! 

Et bien pas du tout la vedette démarre en trombe et fait demi tour, le pauvre baluchon rebondi sur la coque de la vedette, les amarres couinent , je suis remorqué pleine balle vers une zone
militaire située de l'autre coté du canal, sur le trajet les gars me redemandent trois ou quatre fois mon passeport et si j'ai des armes à bord, mais aussi les papiers du bateau, bien sûr j'ai des papiers
pour le bateau mais c'est une simple carte de navigation côtière mais ça il ne sont pas censé le savoir, et comme je suis prêt de la côte...).
Arrivé à la base, c'est assez folklo une dizaine de militaires sont là en uniforme mais contrairement aux deux flics qui ressemble plus à des bouledogue, ils ne font pas peur du tout, la moyenne d'age
doit être de 18 ans il me prennent tous en photo avec leur portable et rigolent entre eux, un si petit bateau ils en ont sûrement jamais vu, les flics de leur coté se détendent en peu mais c'est pas encore
la franche rigolade, il me demande encore une fois si j'ai des armes a bord, je répond pas d'armes pas de cigarettes pas d'alcool j'ai failli rajouter pas de prostitués mais comme je ne maîtrise pas encore très bien l'humour panaméen, je m'abstiens.
On attend comme ça une bonne heure, je me fais tranquillement un thé pendant que tout le monde palabre sur la vedette à couple, je ne sais pas ce qu'ils attendent, j’attends par solidarité avec eux.
OK, on va fouiller votre bateau dit un des flic, oui sans problème que je répond, j'ai un peu de mal à garder mon sérieux quand même.

Je commence enfin à comprendre pourquoi ça mettait tant de temps, personne ne voulait rentrer dans un si petit bateau pour l'inspecter, du coup ils ont dû jouer une partie de carte pour designer lequel des jeunes militaires aurait le privilège de monter à bord, pas de bol pour lui c'est les plus grand qui a perdu et qui se tape la corvée d’inspection, il met des gants en plastique et un masque et rentre tant bien que mal dans le bateau, je suis plié rire en voyant se grand lascar d'1,90 m en train d'essayé d'ouvrir tous les containers de bouffe, je n'ose pas prendre une photo mais c'est vraiment très drôle, j'essaye de regarder ailleurs pour ne pas éclater de rire mais les flics m'ordonnent quasiment la main sur le flingue de regarder (ça doit être une sorte de procédure je suppose) pour
rajouter du cocasse à la situation les remorqueurs qui passent sans cesse à fond dans le canal font des vagues courtes et brutales, le pauvre baluchon n' arrête pas de gigoter en rebondissant sur la
coque de la vedette, j’espère que mon inspecteur ne va pas avoir le mal de mer et me faire des gros pâtés partout.

Après dix bonnes minutes mon lascar sort enfin du bateau, ses copains se marrent comme des baleines et le prennent en photo, lui il a le sourire jusqu'au lèvres d'être enfin sorti.
Mais les deux flics eux ne rigolent pas vraiment (ça doit être dans leur nature) ils m'explique qu'ils vont me ramener là ou mon bateau à été mis à l'eau et que je dois trouver une remorque pour me
déposer plus loin vers l'océan, je fais semblant de ne pas trop comprendre.
Il fait maintenant nuit, je suis remorqué toujours pleine balle vers la cale de mise à l'eau, où j'ai obligation de jeter l'ancre.
Je passe un début de nuit un peu secoué, les remorqueurs font des vagues gigantesques, baluchon roule comme un fou. Mais je finis par m'échouer (5m de marnage c'est presque comme à la maison)
dans un confortable fond de vase, le bateau devient super stable j'en profite pour mater et installer toutes les manœuvres.

Au petit matin, je décide d'aller à terre pour me signaler comme si de rien était au flic qui gère la mise à l'eau des bateaux, j'y vais à la nage dès que je met un pied sur la rive, je tombe sur un énorme
panneau signalant qu'il est interdit de se baigner à cause des crocodiles glupps.
Je tombe sur une petite fliquette bien charmante qui m'autorise verbalement à prendre la mer (c'est assez dingue je trouve, il y'a des policiers partout au Panama pourtant c'est un des pays les moins
sûr du monde) bref je regagne mon bord et remonte l'ancre en espérant ne pas rencontrer de nouveaux mes copains les cow-boys du canal.


Après une petite nave d'une heure en serrant un peu les fesses, j'arrive enfin aux bouées du yacht club de Balboa, heureusement pour moi, les cow-boys devaient faire la grasse mat je n'ai pas été
embêté, maintenant je suis enfin aux portes du pacifique, l'aventure continue.... Yann QUENET


jeudi 27 février 2020

Traversée de la Gadeloupe- Panama du 15 février au 27 février 2020

Petit résumé de la troisième étape de Baluchon :


15 février 2020: départ de la Guadeloupe pour Panama, après plus de deux mois d'escale je me suis un peu ramolli du bulbe, il faut décoller coûte que coûte sinon il y a un risque certain de prendre racine et de devenir un vieux gâteux ressassant. 


Le ciel est bas, gris et triste on se croirait un week-end de Toussaint en Bretagne (température mise à part), à peine une heure après être sorti du port je me fais surprendre pour un méchant grain, pourtant je l'avais bien vu venir le saligot, j’avais réduit la voilure à juste un tout petit triangle, mais paf! Je me fait coucher violemment sous un déluge de pluie à deux pas d'un récif, entouré de casiers de pécheur et enfermé à l’intérieur du bateau où il fait une chaleur insupportable, j'ai même un début de mal de mer, ça commence bien ! ça m'a rappelé tout à coup qu'en fait je n'aime pas trop la navigation côtière. 



Finalement dés le canal des Saintes passé et l'entrée dans la mer des Caraïbes tout s’arrange, l'alizé souffle juste ce qu'il faut et la mer est belle, le lendemain de mon départ, la Guadeloupe n'est plus qu'un petit nuage noir loin derrière, le ciel est maintenant tout bleu et la mer belle, il n'y a plus qu'a faire cap à l'ouest 


J'aurais bien aimé dire que la suite de la traversée à été une succession de terribles tempêtes, de casses que j'ai pu réparer au prix d'intenses efforts, mais même pas, ça a été pratiquement une croisière de petit vieux, j'ai passé mon temps à dessiner des petits bateaux et à lire, la seule difficulté finalement à été de finir le Kafka que j'avais commencé lors de la transat c'est ennuyeux et chiant comme l’Himalaya, ensuite je me suis fait deux Houellebecq très cynique mais quand même très drôle, mais les Houellebecq c'est comme les gâteaux à la crème , deux de suite ça devient écœurant, j'ai terminé la traversée par un bon Jorn Riel (mon auteur favori) suivi d'un polar d'Ed Mc Bain.



La seule chose vraiment étonnante que me soit arrivé s'est passée un jour que je sortais la tête par le capot pour prendre l'air quand j’ai aperçu juste devant l'étrave un bocal de nescafé flottant sur l'eau, la mer était d'un calme parfait et le bocal passa juste à portée de main, je réussis à l'attraper en me penchant par dessus bord, ça devait faire un certain temps déjà qu'il devait dériver car il y avait quatre gros coquillages en forme de doigt qui poussaient par en dessous, sur le coup j'étais assez fier de moi car, à mon échelle j'allais participer à la dépollution de l’océan en ramenant ce déchet à terre, mais l’intérieur du bocal ne contenait pas du café soluble comme on aurait pu logiquement s'y attendre mais un sachet de je ne sais quoi qui après ouverture s'est avéré être du cannabis, pendant plusieurs heures je me suis demandé comment un tel bocal pouvait s'être retrouvé ici au beau milieu de la mer des Caraïbes transformé en passeur de produits stupéfiants, finalement après réflexion, le scénario le plus plausible devait certainement être qu'un skipper un peu psycho-rigide et très tendu (ça se croise quelquefois je suppose) a dû, un beau jour, prendre un équipier dilettante très détendu (ça se croise très très souvent aussi) qui pour se détendre encore plus avait emmené avec lui un bon paquet d’herbe. 



Alors que l'équipier détendu se faisait un gros pète bien tranquillou pendant son quart, le skipper psycho rigide l'a découvert, s'est mis en colère et a balancé le joli pot de nescafé qui accompagnait l'équipier depuis de nombreuses années par dessus bord, très énervé, l’équipier a vu rouge et s'est d'un seul coup senti très tendu, l'équipier et le skipper en sont venu rapidement aux mains, le skipper plus âgé a chuté, s'est fracassé le crâne en tombant dans la descente et en est mort sur le coup, pris de panique l'équipier n'a plus eu d'autre choix que de dépecer le corps du skipper afin de distribuer sa carcasse aux poissons, avant de mettre le cap sur Haiti où il a malheureusement été capturé par un gang de rappeurs vaudou, qui l'ont transformé en Zombie et l'ont ensuite vendu dans une plantation de guimauve appartenant à la mafia Ougandaise où il travaillera pendant le restant de ses jours.

En comprenant ça, je me suis évidemment mis à avoir très peur sur les conséquences d'avoir un truc pareil à bord, du coup j'ai balancé toute l'herbe par dessus bord et coulé le bocal en espérant ne pas être inquiété par les rappeurs vaudou et la mafia Ougandaise, je l'ai encore une fois échappé belle!


Mis à part cette épisode tragique, le reste de la croisière a été vraiment calme et sans histoire jusqu'à l'approche de la côte Panaméenne ou des dizaines de cargos (alors que je n'en avais aperçu qu'un seul durant la traversée) sont apparus de partout m’empêchant de dormir en m'obligeant à slalomer constamment pour éviter les collisions, ça m'a rappelé tout à coup qu'en fait je n'aime pas trop la navigation côtière. 

Arrivée à la marina de Shelter bay sans problème avec une manœuvre d'accostage à la voile quasiment parfaite (un coup de chance car d'habitude ça cafouille toujours un peu quand même) l'endroit est super et je suis bien content de ma pomme et d'être ici, jusqu'au moment d'entrer à la capitainerie ou l'on m'annonce le tarif exorbitant qui me fait presque tombé par terre (en plus la facturation commence à partir de 30 pieds alors que je n'en fait que 13) ça me file immédiatement un sacré coup de bambou au moral, même le service d'immigration me demande un billet pour tamponner mes papiers d'arrivée, c'est la grosse arnaque on me prend sûrement pour un américain sur son gros yacht, j'avais prévu un peu de temps pour réfléchir à un moyen pour gagner tranquillement la côte pacifique mais là il n'y a pas vraiment le choix, il va falloir dégager et reprendre la mer très très rapidement... 

https://laurelineenmerblog.com/2020/02/29/29-fevrier-on-sort-de-colon/

 
DONC RAPIDEMENT LA SUITE AU PROCHAIN EPISODE... Yann Quenet 

dimanche 12 mai 2019

Arrivée aux Canaries




Bien arrivé aux Canaries, étape superbe avec des conditions idylliques et un bateau au top, seul bémol les piles de la balise trop flemmardes pour envoyer la position, excusez je vais faire le plein de piles pour la prochaine étape...

https://www.google.fr/maps/@28.6254773,-15.7944494,464171m/data=!3m1!1e3

Etape Lisbonne-Canaries du 3 au 12 mai 2019

Une traversée de 1000 milles en 9 jours soit donc une moyenne de 4,6 nds.

vendredi 3 mai 2019

jeudi 30 juillet 2015

Travesée du golf de Gascogne puis entre Corogne et ...



Récit du naufrage le 8 Aout 2015 entre la Corogne et Madère ICI

Analyse naufrage 

"Erreur évidente dans la conception du bateau, tout les bateaux chavirent, encore plus ceux qui ne font que 4m, j’avais, bien sûr, fais pleins de calculs et de courbes de redressement, mais ce n’était que des calculs théoriques, ma courbe était faites capots fermés et étanches, avec le mât en matière flottante implanté, et coque flottant à l’envers horizontalement, hors, bien entendu le bateau s’est rempli d’eau, flottait étrave hors de l’eau avec une assiette longitudinale de plus de 30°et sans mât, ce qui fait qu’évidemment mes calculs étaient totalement erronés et stupides. Le bateau retourné comme une vieille crêpe devenait plus stable encore à l’envers qu’à l’endroit ! Ce problème aurait dû être vérifié simplement en faisant volontairement chavirer le bateau dans le port avant de partir."


 Article construction du 18 /03/ 2015

Article départ 10/07/ 2015